Médiathèque Saint-Barthélemy
L'esclavage à Saint-Barthélemy : 1648-1847
Terre d'esclavage dès les premiers temps de la colonisation française
Des esclaves sont présents dès les premières heures de la colonisation de Saint-Barthélemy par les Français en 1648. L'île aurait même connue une révolte d'esclaves en 1736 : révélée par les archives anglaises mais non rapportée dans les archives françaises...
Si l'histoire humaine de cette île pouvait se décomposer chronologiquement en plusieurs chapitres : le premier, « Amérindien », mériterait encore d'être fouillé bien qu'il couve à présent sous d'épaisses dalles de béton; le second correspondrait à la colonisation française (1648-1784) et il tient quasi exhaustivement dans les deux pages « Colonisation », et « Population » de ce site internet; le troisième chapitre est le « "siècle" suédois » (1785-1878) mais tous s'écrivent encore jusqu'à nos jours : dans le quatrième chapitre.
Les premiers documents des archives « suédoises » révèlent un port manifestement inexploité : « Le Carénage », futur Gustavia : 23 habitants dont 6 esclaves (1785)... on y comptera 4049 habitants trente ans plus tard lors du « dénombrement de l'année 1815 (...). Les Esclaves [formant] la moitié de la population de la ville, les Blancs et les Gens de Couleur libres à peu près le quart chacuns [source : Pommerska expeditionen och kolonialdepartementet BII:3] »; l'essentiel de la population étant alors concentrée dans les quartiers contigus du centre de l'île,
le quartier « D'Orient » et le quartier de « Saint-Jean » où se concentrait le tiers de la main d'oeuvre servile (production de coton probablement et peut-être aussi d'indigo, particulièrement nocive pour la santé et mortelle)... en y rajoutant le quartier de « Grande Saline » nous avons là réunie plus de la moitié de la population esclave, à l'arrivée des Suédois donc. Cette arrivée marque le grand tournant de l'histoire et de l'administration de cette île française jusqu'ici livrée continuellement à elle même et de fait à ses envahisseurs anglais.
Un « Code Noir » "suédois" réglemente l'esclavage
L'instauration en 1787 d'un « Code Noir » suédois d'inspiration plus que française, donne toute la mesure à une législation esclavagiste bien fournie (1785-1842) que viendra ponctuer le processus d'abolition (1844-1847). Les résistances à cet esclavage souvent décrit comme « modéré » s'esquissent néanmoins dans ce seul et vibrant extrait tiré de la gazette locale « The Report of St. Bartholomew » (1804) mais réclament donc encore des recherches plus poussées, notamment dans les nombreux volumes des « Procès-verbaux de Justice (PJ) » qui constituent la majeure partie du Fonds suédois de Saint-Barthélemy actuellement accessible; et un approfondissement des « Demandes de titre d'affranchissement enregistrées à Saint-Barthélemy (Suède) entre 1799 et 1839 ».
Le Registre d'enregistrement des titres d'affranchissement (délivrés dans des îles étrangères) 1804-1811 est consultable ici à titre d'information.
Memoirestbarth.com
Le site Web incontournable
Rare : le port de Gustavia, début 19ème siècle.
©-Statens-Maritime-Museums
Commémoration de l'abolition de l'esclavage à Saint-Barthélemy
9 OCTOBRE